Elsa Sahal
Facétieuses céramiques
Longtemps tombée en désuétude, la céramique a regagné toute sa place dans le champ de l’art contemporain. Elsa Sahal (née en 1975, diplômée des Beaux-Arts de Paris) appartient ainsi à cette génération de sculpteurs qui a su donner un nouvel élan à une pratique dite traditionnelle, pour y « insuffler une énergie et des préoccupations contemporaines », explique-t-elle. Expérimentant divers modes de cuisson et combinant les effets mats ou brillants, Elsa Sahal se fait remarquer, dans le sillage de son maître Erik Dietman (également représenté par la galerie Papillon), pour les déplacements grinçants qu’elle opère, entre facéties scabreuses et formes sexuées qui se dressent insolemment. Ses sculptures voluptueuses, boudinées ou phalliques, entremêlent ainsi les genres et défont les préjugés qu’on leur accole, dans des tonalités rose bonbon chères à l’artiste. À l’instar de sa Vénus polymathe jouissante présentée à la Villa Datris, totem triomphant du féminisme, où vulves, seins et tétons jouissent désormais sans entrave, telle une fontaine de lait et de cyprine… Un pied-de-nez au fameux Manneken-Pis que l’artiste avait déjà détourné ?
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